
« Dans notre monde blessé, les personnes ont besoin de chercher l’innocence » : cette parole du pape François au cardinal Antonio Marto est tirée de l’homélie de celui-ci lors de la célébration de la fête des saints François et Jacinthe Marto, le 20 février 2019.
De fait, en nos jours qui sont marqués par « le spectacle de l’ampleur du mal et du péché, ampleur qui nous effraie et nous amène à perdre confiance en la bonté de la vie », comme l’a dit également le cardinal Antonio, nous sommes poussés à tourner le regard vers les petits bergers qui sont des enfants en qui se détache l’innocence comme filtre donnant la possibilité de reprendre confiance dans l’amour. L’innocence qui caractérise les petits bergers agit comme le cri des prophètes au temps où la confiance en Dieu était fragile dans le peuple d’Israël.
De François et de Jacinthe, on peut dire qu’ils « se sont approchés de l’autel du Seigneur parce qu’ils se sont lavé les mains en signe d’innocence » (cf. Ps 25, 6). Dès le moment où il a été donné aux petits bergers de contempler « l’enfer et la monstruosité du mal » (cardinal Antonio Marto), leur réaction a été de s’approcher de l’autel du Seigneur, de s’approcher de sa présence, parce que « en ressentant l’affliction devant la perte de la bonté, de la tendresse et même de la sainteté », ils ont répondu de la même manière que Dieu : par la compassion et la miséricorde.
En vérité, seul celui qui « s’approche de l’autel » et partage l’intimité de la table eucharistique du Christ peut écouter la sagesse que le Père révèle aux tout-petits. « Les enfants sont la voix de l’innocence qui fait du bien à tous », nous a dit le pape François. « Ils nous apprennent à connaître l’innocence quand ils sont heureux et se sentent aimés par nous-mêmes, par Dieu et par Jésus et, ainsi, ils peuvent encore croire en la bonté de la vie » (cardinal Antonio Marto).
Un cœur comme celui des petits bergers donne à la vie une tonalité divine, donne aussi au cœur une nouvelle façon de regarder le monde, un regard « innocent » qui s’approche de l’autel, comme l’ont fait les petits bergers, et qui console Jésus caché.
« Le cœur des petits bergers s’est laissé toucher par le cœur tendre et maternel de cette Mère qui nous conduit à Dieu » (cardinal Antonio Marto). Tandis qu’ils sont immergés dans cette lumière qui est Dieu, la sainteté de leur vie contribue à empêcher que le monde soit détruit par la banalité du mal.
Sr Sophie, asm
Fondation François et Jacinthe Marto