Pendant les apparitions dont il fut témoin, le petit François a seulement vu l’Ange et Notre Dame, mais sans entendre ce qu’ils disaient. Cela lui a suffi pour développer sa propre vocation et son rôle spécifique dans l’ensemble des apparitions.
Le regard totalement concentré sur la lumière qu’il lui a été donné de voir, il vécut enthousiasmé par la beauté de Dieu et de la Dame. Par la suite, aidé par les explications de sa cousine et de sa sœur sur les paroles de l’Ange et de Notre Dame, il approfondira sa manière de vivre le mystère de Dieu: « Nous brûlions dans cette lumière qui est Dieu, mais sans nous consumer. Comment est Dieu ? On ne peut pas le dire ! Non, vraiment, personne ne pourra jamais le dire ! » (Mém., p.150).
Bien qu’il n’ait jamais disposé des mots nécessaires pour dire Dieu, c’est peut-être lui qui pénétra le mieux son mystère. De fait, François se laissa envahir si intensément par Dieu que, plongé en adoration dans cette présence divine, il trouva en Dieu le sens et la beauté de sa vie, et apprit la louange parfaite (cf. Mt 21,16).
En partant de l’expérience qu’il fait de l’amour de compassion de Dieu pour tous les êtres humains et conscient que l’humanité choisit souvent des chemins éloignés de Dieu, François éprouve un intense désir de correspondre à l’amour divin, en consolant celui qu’il appelle Jésus caché. Selon un témoignage qui est arrivé jusqu’à nous, François a dit : « Si seulement je pouvais le consoler ! » (Mém., p.150), ce qui implique une intense prière contemplative de la part de cet enfant, dont la principale préoccupation était de vivre intimement une relation d’amitié avec Dieu.
Cette amitié est favorisée par le silence de la Serra d’Aire, qui amenait François à « penser à Dieu », à voir « combien il est beau » et « combien il est triste », au point de désirer lui donner de la joie ; elle est nourrie des innombrables heures d’adoration eucharistique dans un recoin de l’église paroissiale, devant le Saint Sacrement, en apprenant de Jésus la manière de vivre sa vie comme don ; elle est renouvelée par la prière du chapelet qu’il récitait souvent en se mettant à l’abri de sa Mère et en se laissant transformer à l’image de son Cœur centré sur son Fils Jésus. Dans la simplicité de cette confiance silencieuse se lit l’histoire du regard contemplatif plein d’amour de François, et la touche avec laquelle le mystère de Dieu a changé sa vie en lumière pour les autres.